13/04/2016, 09:52
F1 et MotoGP : pas le même freinage...
Par Nicolas Carpentiers le 12/04/2016 à 15:26 2 Commentaires
4
Avec Sepang, Austin est l’un des deux circuits accueillant actuellement des F1 et des MotoGP. Ce qui permet d’établir quelques comparaisons entre les capacités de freinage des deux bolides, après le Grand Prix moto du week-end dernier sur le Circuit of the Americas.
© XPB Images & Red Bull
UN COMPARATIF À PRENDRE AVEC PRUDENCE
Comparaison n’est pas raison : une Formule 1 est quatre fois plus lourde et puissante qu’une MotoGP, utilise quasiment toute la surface de contact de ses quatre gros pneumatiques, possède des caractéristiques aérodynamiques radicalement différentes, etc. La confrontation entre les deux disciplines peut toutefois être amusante, voire instructive, par exemple en ce qui concerne le freinage. Le manufacturier italien Brembo, qui équipe les deux disciplines, a publié quelques données intéressantes.
En 2015, Nico Rosberg avait signé le meilleur tour en course en 1’40”666 contre 2’04”251 pour Andrea Iannone sur deux roues, soit une vingtaine de secondes d’écart (avantage pour les motards en ligne droite : 344,2 km/h pour Hiroshi Aoyama et 332,3 km/h pour le pilote Mercedes).
Les limites de la MotoGP sont dues à deux facteurs : (1) le temps nécessaire pour décélérer avant un virage et (2) la vitesse en courbe.
Pour éclairer le premier aspect, comparons la durée de freinage à l’entrée de différents virages :
Formule 1 MotoGP
Durée de freinage au virage 9 0,9 seconde 2,2 secondes
Durée de freinage au virage 11 1,5 seconde 4,6 secondes
Durée de freinage au virage 12 1,4 seconde 5,9 secondes
© Brembo
La confrontation des vitesses à l’entrée des virages est utile pour illustrer le deuxième point :
Formule 1 MotoGP
Vitesse d’entrée au virage 1 73 km/h 60 km/h
Vitesse d’entrée au virage 19 169 km/h 115 km/h
Vitesse d’entrée au virage 20 95 km/h 75 km/h

QUELQUES FACTEURS D’EXPLICATION
Quant aux distances de freinage, elles sont logiquement plus longues en MotoGP. Comme on le voit dans le tableau ci-dessous, elles varient en fonction du virage :
Formule 1 MotoGP
Distance de freinage au virage 1 126 mètres 206 mètres
Distance de freinage au virage 12 128 mètres 300 mètres
Distance de freinage au virage 19 70 mètres 115 mètres
En schématisant beaucoup et en ne prétendant pas à l’exhaustivité, ces disparités s’expliquent par une série de facteurs, dont on en retiendra trois ici : des dynamiques différentes (il faut par exemple tenir compte de la limite d’inclinaison du véhicule en MotoGP) ; l’absence de charge aérodynamique sur un deux-roues (alors que l’appui joue un rôle non négligeable dans la décélération des F1) ; la très faible surface de contact des deux pneus en moto par rapport à celle des quatre pneumatiques qui équipent une F1.
En outre, une monoplace peut transmettre au sol tout le couple de freinage car elle doit beaucoup moins tenir compte de la répartition du freinage qu’une MotoGP, dont le pilote est toujours obligé de doser finement l’effort entre l’avant et l’arrière.
Raisons pour lesquelles les décélérations que subissent les pilotes diffèrent assez largement (on n’oubliera pas que les uns sont équipés de harnais, et pas les autres…) :
Formule 1 MotoGP
Décélération moyenne 4g 0,8g
Décélération maximum (virage 12) 5,7g 1,8g
En MotoGP comme en F1, Brembo classe le circuit d’Austin comme moyennement exigeant pour le freinage.
On notera enfin que les freins, en carbone dans les deux cas, sont de tailles différentes (278 mm de diamètre pour une F1, 340 mm pour le disque avant en motoGP).
Par Nicolas Carpentiers le 12/04/2016 à 15:26 2 Commentaires
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Avec Sepang, Austin est l’un des deux circuits accueillant actuellement des F1 et des MotoGP. Ce qui permet d’établir quelques comparaisons entre les capacités de freinage des deux bolides, après le Grand Prix moto du week-end dernier sur le Circuit of the Americas.
© XPB Images & Red Bull
UN COMPARATIF À PRENDRE AVEC PRUDENCE
Comparaison n’est pas raison : une Formule 1 est quatre fois plus lourde et puissante qu’une MotoGP, utilise quasiment toute la surface de contact de ses quatre gros pneumatiques, possède des caractéristiques aérodynamiques radicalement différentes, etc. La confrontation entre les deux disciplines peut toutefois être amusante, voire instructive, par exemple en ce qui concerne le freinage. Le manufacturier italien Brembo, qui équipe les deux disciplines, a publié quelques données intéressantes.
En 2015, Nico Rosberg avait signé le meilleur tour en course en 1’40”666 contre 2’04”251 pour Andrea Iannone sur deux roues, soit une vingtaine de secondes d’écart (avantage pour les motards en ligne droite : 344,2 km/h pour Hiroshi Aoyama et 332,3 km/h pour le pilote Mercedes).
Les limites de la MotoGP sont dues à deux facteurs : (1) le temps nécessaire pour décélérer avant un virage et (2) la vitesse en courbe.
Pour éclairer le premier aspect, comparons la durée de freinage à l’entrée de différents virages :
Formule 1 MotoGP
Durée de freinage au virage 9 0,9 seconde 2,2 secondes
Durée de freinage au virage 11 1,5 seconde 4,6 secondes
Durée de freinage au virage 12 1,4 seconde 5,9 secondes
© Brembo
La confrontation des vitesses à l’entrée des virages est utile pour illustrer le deuxième point :
Formule 1 MotoGP
Vitesse d’entrée au virage 1 73 km/h 60 km/h
Vitesse d’entrée au virage 19 169 km/h 115 km/h
Vitesse d’entrée au virage 20 95 km/h 75 km/h

QUELQUES FACTEURS D’EXPLICATION
Quant aux distances de freinage, elles sont logiquement plus longues en MotoGP. Comme on le voit dans le tableau ci-dessous, elles varient en fonction du virage :
Formule 1 MotoGP
Distance de freinage au virage 1 126 mètres 206 mètres
Distance de freinage au virage 12 128 mètres 300 mètres
Distance de freinage au virage 19 70 mètres 115 mètres
En schématisant beaucoup et en ne prétendant pas à l’exhaustivité, ces disparités s’expliquent par une série de facteurs, dont on en retiendra trois ici : des dynamiques différentes (il faut par exemple tenir compte de la limite d’inclinaison du véhicule en MotoGP) ; l’absence de charge aérodynamique sur un deux-roues (alors que l’appui joue un rôle non négligeable dans la décélération des F1) ; la très faible surface de contact des deux pneus en moto par rapport à celle des quatre pneumatiques qui équipent une F1.
En outre, une monoplace peut transmettre au sol tout le couple de freinage car elle doit beaucoup moins tenir compte de la répartition du freinage qu’une MotoGP, dont le pilote est toujours obligé de doser finement l’effort entre l’avant et l’arrière.
Raisons pour lesquelles les décélérations que subissent les pilotes diffèrent assez largement (on n’oubliera pas que les uns sont équipés de harnais, et pas les autres…) :
Formule 1 MotoGP
Décélération moyenne 4g 0,8g
Décélération maximum (virage 12) 5,7g 1,8g
En MotoGP comme en F1, Brembo classe le circuit d’Austin comme moyennement exigeant pour le freinage.
On notera enfin que les freins, en carbone dans les deux cas, sont de tailles différentes (278 mm de diamètre pour une F1, 340 mm pour le disque avant en motoGP).
